Les méthodes Agiles : le vrai du faux
Consultant Office O365
La méthode Agile a été définie par ses fondateurs en une cinquantaine de mots, ce qui peut laisser perplexe les personnes qui souhaitent utiliser cette approche : les individus et leurs interactions plus que les processus et les outils, des logiciels opérationnels plus qu’une documentation exhaustive, la collaboration avec les clients plus que la négociation contractuelle, l’adaptation au changement plus que le suivi d’un plan. Nous reconnaissons la valeur des seconds éléments, mais privilégions les premiers.
Cette définition de la méthode agile laisse ainsi le champ libre à de nombreuses interprétations. Quelles sont les idées fausses les plus répandues ? Que doit-on comprendre précisément ? Comment peut-on appliquer l’agilité sur le terrain ?
Méthode agile : 3 idées reçues et les plus répandues
- L’agilité ne convient pas aux gros projets : faux. Plus un projet est complexe ou long plus le risque de voir de nouveaux besoins est élevé. L’agilité a été créée pour s’adapter à tous les changements qui peuvent impacter le projet.
- L’agilité est une mode : faux. L’agilité est le fruit de réflexions qui ont commencé depuis les années 80 autour de la gestion de projets informatiques. Ces travaux ont produit un ensemble de valeurs et de principes pour nous aider à optimiser la gestion de projet dans tous les domaines.
- L’agilité n’utilise pas de documentation : faux. L’agilité nécessite de formaliser les processus pour la bonne continuité d’un projet même si l’on peut considérer que l’agilité priorisera d’abord la recherche de résultat.
Pour mieux comprendre la vision « Agile », penchons-nous sur la signification des convictions :
Agile : « Les individus et leurs interactions plus que les processus et les outils »
Les collaborateurs sont souvent confrontés à un formatage des messages qui alourdit les échanges. L’approche Agile vient fluidifier la communication au sein des équipes en favorisant une interaction en face à face et permettre ainsi une meilleure diffusion des messages clés.
Agile : « Des logiciels opérationnels plus qu’une documentation exhaustive »
L’approche Agile privilégie la production de valeur. La documentation est généralement une tâche chronophage qui mobilise l’équipe de développement au détriment de l’avancement des livrables. Notons ici qu’une démarche Agile n’exclue pas une documentation, car elle reste nécessaire pour la continuité et la maintenabilité du projet, mais n’apparait pas comme prioritaire.
Agile : « La collaboration avec les clients plus que la négociation contractuelle »
Dans une approche classique, le fonctionnement du projet obéit aux règles fixées au démarrage entre le client et l’équipe en charge de la prestation. Cette approche atteint ses limites en cas d’imprévus importants. Il faut alors renégocier les conditions de réalisation afin de réorienter le projet vers de nouveaux objectifs. L’approche « Agile » préconise un fonctionnement dynamique capable d’absorber les évolutions des besoins en privilégiant une collaboration continue avec le client, une implication sur toutes les phases projet et une recherche de solution commune.
Agile : « L’adaptation au changement plus que le suivi d’un plan »
Enfin, la dernière conviction nous invite à mettre en place un fonctionnement flexible capable d’absorber les changements et de redéfinir les objectifs et les priorités. Ce mode de fonctionnement permet de réorienter les livrables pour qu’ils soient adaptés à leurs contextes en mutation constante, ce qui permet au client d’avoir un avantage par rapport à ses concurrents.
Ces valeurs sont les piliers de l’agilité, mais ce qui est certainement le plus important est indiqué en conclusion du manifeste : « Nous reconnaissons la valeur des seconds éléments, mais privilégions les premiers. » ce qui signifie que la méthodologie « agile » n’impose pas de règles strictes mais le choix de définir les priorités selon les objectifs, ce qui nous amène à la définition du mot agile, qui est d’épouser les mouvements d’un environnement en mutation.
Comment appliquer une approche « Agile » sur un projet ou une organisation ? Il existe plusieurs méthodologies reconnues pour y arriver. L’une des plus répandues est l’approche « Scrum » qui se base sur plusieurs principes en parfaite adéquation avec l’agilité à savoir :
- La productivité, ou comment utiliser plus efficacement les ressources, faire plus avec moins
- L’adaptabilité, qui favorise la détection d’obstacles en continue pour corriger la trajectoire du projet
- La transparence, qui assure un même niveau d’information à tous les intervenants pour que chacun ait une idée claire et précise des enjeux
L’approche « Scrum » introduit également de nouvelles fonctions comme le « Product owner » qui est en charge du produit ou le « Scrum master » qui est le coordinateur des équipes et le garant de la méthode.
Tous ces acteurs respectent des « cérémonies » en début et en fin de chaque itération et communiquent régulièrement pour détecter d’éventuels obstacles afin de s’adapter en conséquence.