Business Intelligence : bien choisir au bon moment

Dans un marché, celui de la Business Intelligence, où les certitudes d’hier ne sont plus valables aujourd’hui, les critères de sélection et d’adoption ne peuvent pas être laissés au hasard de pratiques héritées du passé sans compromettre la performance globale d’une société.

En France, par défaut et depuis leur apparition, les choix des solutions BI à adopter reviennent aux intervenants DSI ou, dans certains cas, aux acheteurs IT dont le principal, ou même le seul critère de sélection, a été et reste le prix nominal des licences négociées en volume. Or étant donné que l’impact d’une solution BI dépasse largement les problématiques proprement IT et qu’au contraire il va toucher au cœur même des métiers, ce mode opératoire pose de sérieux problèmes.

De plus en plus les directions métier en prennent conscience et assument elles-mêmes la tâche de sélection dont elles sont, en fin de compte, les destinataires finaux. Leurs critères de choix sont souvent plus larges : une expérience antérieure, le ouï-dire, le “buzz” marketing réussi d’un éditeur et dans le meilleur des cas, elles sont guidées par des experts. Or une analyse chiffrée, qui prenne en compte tous les facteurs liés à la possession totale de l’outil, TCO (Total Cost of Ownership), est rarement menée en amont. En conséquence de quoi, les efforts et les ressources investies n’apporteront pas toutes les possibilités attendues de la BI, en privant ainsi les sociétés d’une clef structurante pour leur compétitivité.

business intelligence solutions BI : ROI égal à zéro

L’un des résultats de choix pauvrement calibrés est bien souvent le manque d’enthousiasme chez les utilisateurs finaux à l’heure d’adopter les nouveaux outils déployés : ainsi des solutions BI de dernière génération sont “boudées” par ceux-ci, préférant continuer à utiliser à la place les “bons vieux outils historiques” avec comme conséquence des pertes de temps et des limitations dans les analyses.

L’une des causes étant l’inobservation des courbes d’apprentissage spécifiques des solutions BI au moment de les choisir et, de ce fait, le manque d’attribution de ressources destinées au processus d’adoption (marketing interne/formation). Ce qui revient à un retour sur investissement (ROI) littéralement nul et pis encore à un retard dans l’adoption d’une culture analytique incontournable.

“Time is money” et plus encore

Dans aucun autre type de projet le rôle du temps n’est aussi crucial que dans le déploiement des solutions BI. Cela car les risques non identifiés le plus tôt possible ne peuvent que s’aggraver et que les opportunités non décelées risquent de s’envoler.

Ne pas identifier, promptement, un écart en matière de RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), par exemple, peut s’avérer calamiteux si celui-ci devient médiatique, en particulier pour l’image de marque et les retentissements toujours possibles et défavorables en bourse que cela risque d’entraîner.

Un suivi de la conformité (compliance) aux règles en matière de RSE est pourtant fort simple à réaliser à l’aide d’une solution BI correctement exploitée, capable de permettre aux décideurs d’identifier tout écart en temps réel, car rappelons-le, tous les processus génèrent des informations dans le temps, le pari n’étant que de savoir les rendre visibles.

Donc l’un des plus importants critères lors du choix d’une solution BI devrait être celui des délais, qui peut et doit faire partie d’une analyse TCO complète à prendre en considération en amont. En particulier sur deux aspects clefs : les délais de mise en route et les courbes d’apprentissage et d’adoption, deux facteurs rarement pris en compte lors du processus de sélection.

D’une part car, partant d’un même cahier des charges fonctionnel, les variations en nombre d’heures/homme pour la réalisation et la mise en place des solutions sont considérables de l’une à l’autre, ainsi certaines impliqueront l’emploi des langages propriétaires, ce qui veut dire faire appel aux services des programmateurs dédiés dont les taux et la disponibilité dans le marché sont proportionnels à leur spécialisation ; tandis que d’autres solutions plus intuitives ouvrent leurs fonctionnalités dès leur installation.

D’autre part, les temps nécessaires pour former les utilisateurs finaux et les courbes d’apprentissage ne sont jamais identiques d’un outil à l’autre.

Cela pour ne pas évoquer les différences qui touchent à l’architecture même des solutions en matière d’intégration, de déploiement, quant aux modèles de diffusion et de sécurité, etc.

Les simples prix nominaux des licences ne nous dévoilent donc pas les véritables coûts de mise en place ni les risques et les bénéfices se dégageant de chaque solution. Ainsi, une excellente étude publiée cette année par l’IIIE (International Institute of IT Economics) aux Etats-Unis démontrait que 85% des coûts associés à la mise en place d’une solution BI correspondaient à la main d’œuvre.

Seule une analyse de la valeur et du coût de possession total ainsi que la pertinence de la solution choisie à chaque contexte, mutatis mutandi, peut garantir que ce qui est investi se transforme en véritable “business value”.